Découvrez la Bataille des Haies à travers un circuit en six étapes, environ 2h30, sur les lieux mêmes des combats autour de La Haye du Puits. Suivez les traces des soldats américains qui se sont battus dans le bocage normand en juillet 1944. Rendez-vous en haut du mont de Doville pour la première étape. Bonne visite !

Étape
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Mont de Doville

Mont de Doville

L’Enfer des Haies

Après le Débarquement en Normandie, les Alliés souhaitent se rendre rapidement maîtres des ports bretons et de la rive nord de la Loire et pousser jusqu’à la Seine, pour marquer leur premier arrêt, trois mois après le Jour-J. De là, ils pensent consolider les effectifs et l’approvisionnement pour achever cette « Croisade en Europe » et prendre Berlin avant Noël. En tout cas c’est le plan !
Mais en quelques jours, les GI’s vont vivre « l’Enfer des Haies » et découvrir « une guerre qui peut durer mille ans » !
En effet ici derrière la « Ligne des Marais » – au nord – (qui avait déjà protégé le repli des troupes françaises et anglaises rembarquant à Cherbourg en juin 1940) les Allemands viennent d’établir un puissant système de défense. Il s’appuie sur Montgardon, sur la colline de Sainte-Catherine juste au nord de La Haye et le Mont Castre. Le Mont de Doville et le Mont Etenclin (de l’autre côté de la route principale de La Haye à Saint-Sauveur le Vicomte) forment les avant-postes de cette « Mahlmann Linie » (du nom du général commandant la 353. Infanterie-Division, élément principal de la défense allemande).

Parcourir le mont de Doville

Colline Saint-Catherine

82nd Airborne, All American

Alors que les fantassins des 90th et 79th Divisions s’opposent respectivement aux défenseurs allemands au carrefour de Saint-Jores et au Mont de Doville ; à l’ouest, les paras de la 82nd Airborne s’attaquent d’abord aux avant-postes installés sur le Mont Etenclin. En quelques heures, ils contrôlent cette cote 131 (Hill 131) et au soir du 3 juillet ils sont au contact de la ligne principale devant la colline de Saint-Catherine (cote 95, au pied de laquelle vous vous trouvez) et face aux collines de Brocqueboeuf et de La Poterie (Lithaire – Montsenelle) plus à l’est. Le 4 juillet, les paras sont systématiquement repoussés et vont se résoudre à lancer une attaque de nuit. A l’aube du 5, cette cote 95 et le secteur de Brocqueboeuf sont pris, mais l’objectif de la Poterie n’est sécurisé que le 6 juillet. Depuis les hauteurs ainsi conquises et en attendant d’être relevés par la 8th Division (le 8 juillet 1944), les paras de la 82nd observent les GI’s de la 90th montant à l’assaut du Mont-Castre.

Monument 90th au Plessis-Lastelle

“Beaucoudray battle”

Cette extrémité est la plus à l’est de la ligne Malhmann : le marais de Gorges est juste en contrebas de l’axe principal de Saint-Jores à Périers. Le 5 juillet 1944, les Américains s’approchent du bourg du Plessis-Lastelle ,connu des combattants comme Beaucoudray, du nom du lieu-dit à proximité, et seul nom mentionné sur les cartes d’état-major. Ils sont d’abord bloqués par les champs de mines, les tirs de mortiers et l’artillerie. Ces hommes de la 90th Division sont déjà en partie décimée après trois jours de combats pour arriver au contact de la ligne principale allemande. Le 6 juillet, les Allemands lancent une violente contre-attaque. Les GI’s sont stupéfaits par l’ardeur des jeunes chasseurs parachutistes du Fallschirmjäger-Regiment 15., qui du propre aveu de certains d’entre eux, n’étaient pas moins fanatisés que leurs camarades volontaires des Waffen-SS. Malgré l’appui des chars pour libérer « leur bataillon perdu », le 7 juillet la situation des Américains est critique. On ne compte plus les centaines de tués et de blessés et 200 hommes sont faits prisonniers. La menace contenue, les paras allemands laisseront le secteur sous contrôle de grenadiers de la 77. Division pour se repositionner derrière le Mont-Castre.

Découvrir le Plessis-Lastelle

Châteaux

Donjon du Plessis

Mont Castre

Dans la jungle du mont Castre

La 90th Division devra livrer plus d’une semaine de combats acharnés pour faire décrocher les Allemands de ce mont dominant tout aux alentours. Ici, comme au Plessis, les paras du Lieutenant-Colonel Kurt Gröschke (commandant le Fallschirmjäger-Regiment 15.) lancent leurs premières contre-attaques le 6 juillet. Les positions précaires établies par les Américains sur les pentes au nord du mont sont rapidement débordées. Isolés et sans réelle coordination dans les épais sous-bois, les GI’s piétinent comme dans les pires jungles du Pacifique Sud (selon les témoignages des officiers américains) et subissent les assauts violents des paras allemands et d’éléments de la 2. SS-PanzerDivision « Das Reich » arrivés comme ultimes renforts. La supériorité numérique des Américains (ils se battent en moyenne à trois contre un) et le soutien sans cesse augmenté de leur artillerie ne leur donneront le contrôle de cette cote 122 (Mont-Castre) que le 12 juillet. Retranchés dans le « Camp de César » (partie à l’est du mont qui a pour réputation d’avoir déjà été le lieu d’un combat à l’époque romaine), les derniers paras allemands vont abandonner des positions devenues inutiles, une fois La Haye capturée et sécurisée par les Américains le 9 juillet 1944.

Parcourir le mont Castre

Montgardon

Bloody Hill

Le 5 juillet 1944, les deux régiments de tête de la 79th US Infantry Division buttent sur la ligne principale de défense au pied de Montgardon et derrière La Gosselinerie (à Saint-Symphorien le Valois). Au même moent, le régiment de réserve échoue dans sa manœuvre de contournement par le pont de Glatigny. Le 6, les attaques renouvelées au large de Montgardon et les assauts directs vers La Haye sont systématiquement repoussés mais, en fixant ainsi l’ennemi, la manœuvre permet à la force principale de s’emparer de Montgardon. Le commandement américain ordonne alors le renfort immédiat des positions. Le 7 juillet c’est au tour des Américains de défendre cette crête (de Montgardon) qu’ils viennent de conquérir. Des chars et des grenadiers du Kampfgruppe Weidinger (de la 2. SS-PanzerDivision « Das Reich » comme au Mont-Castre) contre-attaquent. La lutte pour tenir le sommet va durer deux jours. Les combats tournent en de sanglants corps-à-corps. On estime qu’un millier de soldats sont morts dans chaque camp pour la conquête de cette position dominante contrôlant directement le bourg de La Haye.

La-Haye-du-puits

Après les haies : un bilan

Cet épisode imprévu de « l’Invasion » aura considérablement ralenti la progression américaine mais il aura fait réagir les stratèges qui face à un bilan de 40 000 pertes américaines sur un front de 40 kilomètres de large sur 10 de profondeur (entre Lessay et Saint-Lô), vont changer de tactique. Le général Bradley, notamment – chef de la First US Army – n’acceptera plus de tels sacrifices. Le 25 juillet, 2500 bombardiers saturent 7 kilomètres de front et créent un trou dans la ligne allemande, d’où se lancent les colonnes blindées. L’opération « Cobra » met ainsi les chars américains dans Coutances le 28 juillet, au-delà d’Avranches le 31 et devant Brest le 6 août. Le front est rompu, le repli allemand engagé, deux armées sont encerclées à Falaise et le 25 août 1944, Paris est libéré. Si le retard sur les objectifs est rattrapé par cette fulgurante percée, La Haye du Puits est aujourd’hui (avec Sainteny ou Saint-Lô) un des symboles de cette guerre « à hauteur d’hommes » quatre fois plus coûteuse en vies humaines que les opérations du 6 juin 1944 elles-mêmes

Découvrir La Haye

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